Jean-Marc Bellini raconte son parcours dans le poker. De ses débuts sur la table de la cuisine avec son papa à Villeneuve au Main Event à Las Vegas.
En quelques mois, « Bello » a ship le Mini IPT et un side du Big Bang de Saint-Vincent, le People’s Poker Tour et un side du Barracudas de Campione pour une somme rondelette supérieure à €120’000 ! Du coup, il s’est fait un petit plaisir en s’offrant un séjour de 7 semaines à Las Vegas ou il se classera trois fois dans l’argent aux WSOP, dont le Main Event !
On l’a interviewé à son retour de « Sin City » quelques jours avant qu’il mette le cap sur Barcelone pour disputer l’Estrellas à €1’100. Bilan de son escale espagnole? Il se hissera en Table Finale en terminant au 6e rang des 3447 entrants pour un gain stratosphérique de €125’450 portant ses gains en carrière à $320’307. Soit il est très fort, soit se faire interviewer par JoueurDePoker.fr porte chance.
Ses performances l’ont mené à la seconde place du classement suisse du Player Of The Year 2016 et à la 4e place du GPI.
Entretien avec un gars simple qui ne se prend pas la tête et qui profite de son good run.
Ship it comme Bellini
Jean-Marc, peux-tu te présenter?
Je m’appelle Jean-Marc Bellini. J’ai 34 ans. J’habite à Clarens vers Montreux en Suisse. Je n’ai pas d’enfants. J’aime jouer au golf, au poker, faire la fête, boire des verres (rire). Tu me connais un peu (rire). Professionnellement, j’ai toujours travaillé dans la vente professionnelle dans les chauffages, les énergies. J’ai quitté mon job fin mai et je pense reprendre un job vers octobre. Entre deux, je me consacre un peu plus au poker et à la bella vita.
Comment es-tu tombé dans le poker?
Je suis né durant une partie de poker. Mon père organisait une partie et a dû se lever pour amener ma mère à l’hôpital (rire). Véridique! Du coup, j’ai appris à jouer avec mon père sur la table de la cuisine. C’était du 5-card draw, poker fermé. Puis la mode du poker est arrivée. J’ai commencé à jouer en ligne, je me suis pas mal documenté, j’ai beaucoup lu. Et je suis arrivé dans le milieu du poker romand à l’époque du forum de discussion Swiss Poker Tour. C’était une communauté des joueurs romands. C’est comme ça que je suis arrivé à jouer mon premier tournoi live dans un jardin à Renens chez Kabooki. J’ai kiffé. J’ai adoré ça. Après tu rencontres des gens, tu te fais des potes, et voilà.
Comment travailles-tu ton poker?
Je lis beaucoup.
Quel bouquin lis-tu en ce moment?
J’ai terminé et je relis en ce moment le livre « Le mental au poker« . Il y a le bleu et le rouge. Je lis le bleu. C’est absolument génial. Cela parle de la gestion de l’aspect psychologique. C’est très bien expliqué, c’est bien foutu. Mais maintenant je ne lis plus trop de livres entier car j’en ai lu passablement. La stratégie de base de tournoi est acquise. Je vais lire des passages bien précis, regarder quelques vidéos de pros, des articles, des blogs, des analyses de mains, les nouvelles tendances. Pas forcément pour les appliquer, mais pour être au courant et rester à jour au niveau des nouvelles tendances. Comprendre ce qu’il se fait.
Le jeu évolue tellement vite. On est obligé de toujours suivre ce qui se passe dans le milieu. Maintenant, c’est plutôt des articles. J’essaie d’analyser mes mains après coup. Je note mes coups, j’en discute avec les potes. J’essaie d’évoluer toujours sur une base qui est acquise.
Quel est ton premier livre de poker que tu as lu?
Je réfléchis. C’était un livre de stratégie de base, sur l’aspect mathématique du poker, mais je ne me souviens plus du nom.
Un des Harrington?
Non. J’ai lu les Harrington, mais je n’ai pas du tout aimé. Je m’énervais en lisant ces bouquins en me disant “Je ne suis pas d’accord” (rire). Sur la majorité oui, mais ce qu’il y a de bien dans ce jeu c’est qu’il y a plusieurs approches et pas qu’une seule vérité.
Run good comme Bellini
Avril 2015, tu as remporté le mini-IPT avec un premier gain significatif de €42’000.
J’avais fait quelques tournois avant, je jouais pas mal dans la région. Ensuite, j’ai fait des études le soir, du coup j’avais plus trop joué en tournoi. J’avais surtout fait du cash. Puis il y a eu l’aventure Team Ecailleux qui m’a remotivé à jouer en tournoi et c’est vrai que cela m’a réussi. Effectivement, première grosse victoire avec le mini-IPT et le premier gros gain.
Qu’as-tu fait de tes gains ?
J’ai toujours essayé de garder la moitié de mes gains pour la bankroll et la moitié pour me faire plaisir. Celui-là était un peu plus gros et il a aussi servi à payer mes impôts (rire). J’ai aussi investi dans une société. Je me suis remis à flot financièrement et cela m’a permis de liquider un prêt que j’avais. Du coup, il me restait encore un petit peu pour partir à Las Vegas. Mais il y a ma perf à Campione (ITA) qui est venue s’ajouter et cela a changé la donne. Du coup, au lieu de faire 4 semaines à Las Vegas sans faire le Main Event, j’ai pu réajuster mes plans et faire quelques events sympas.
Ta seconde victoire était à Campione. Tu te dis quoi quand tu gagnes €42’000 à gauche, €70’000 à droite. Est-ce que tu te mets à penser « Tiens, je peux faire le pas de devenir pro? ». Est-ce que cela te fait rêver?
Non, même pas. La vie de pro ne me fait pas rêver. C’est tellement dur. Il faut juste être conscient qu’un good run ne dure pas toute la vie. Il faut profiter de ce moment-là et voilà. Cela permet d’avoir des opportunités, de partir tout d’un coup un été à Las Vegas. Devenir pro au poker n’est pas un objectif. Je ne pense pas avoir la discipline pour. C’est tellement dur. J’ai discuté avec de nombreux pros. C’est un monde particulier, un mode de vie aussi. Tu te dis juste que c’est beau. Tu fais un tournoi sur 4 jours et pour que tout se passe bien sur 4 jours, il faut aussi beaucoup de chance. Il faut prendre les bonnes décisions au bon moment, avoir les bonnes configs au bon moment. J’ai conscience que c’est un good run et c’est cool.
Son voyage poker à Las Vegas
Tu es parti 7 semaines cet été à Las Vegas. Était-ce ton premier Las Vegas?
Non, c’était ma 5e fois à Las Vegas, mais c’était mes premiers WSOP. Je n’avais jamais disputé de tournoi estampillé WSOP avant cet été.
Tu avais 9 tournois agendés en 48 jours sur place. As-tu disputé d’autres tournois?
Oui, j’ai fait deux tournois à l’Aria, un autre au Golden Nugget. Je n’en ai pas fait tant que ça, mais je n’ai pas perfé. Je n’ai pas fait d’autres ITM que les 3 WSOP.
Quels tournois des WSOP as-tu joué?
J’ai fait 5 tournois. Le Colossus à $565, le Millionaire Maker à $1500 ou je termine 341e sur 7190 pour un gain de $5003. J’ai fait le Solstice à $1500 ou je termine juste ITM et je fais un mini-cash ($2253). Sinon, j’ai joué le Monster Stack à $1500 et cela s’est très mal passé. J’ai pris des sales coups dans la gueule. Enfin, j’ai disputé le Main Event.
Comment as-tu préparé ton main event?
Je jouais lundi. J’ai pris une tuée samedi soir… enfin même dimanche matin (rire). J’ai fait une très grosse fête samedi soir jusqu’à 7h du matin. Du coup j’ai dormi une bonne partie de la journée dimanche et je n’ai pas beaucoup dormi dans la nuit de dimanche à lundi. Je suis arrivé un petit peu fatigué, mais honnêtement je n’ai pas souffert de la fatigue. C’était un tel bonheur de jouer ce Day 1. J’étais fit après 10h de jeu. J’étais bien dans ma tête, bien dans mon poker.
J’ai beaucoup mieux dormi avant le Day 2. Je me suis fait pas mal de notes. D’ailleurs ce bouquin « Le mental au poker » m’a pas mal appris sur la manière de préparer un tournoi. J’avais ma petite routine. J’allais me faire un bon petit-déj’, je me préparais mentalement à jouer ces mains. Je visualisais le tournoi pour être mentalement prêt dès la première main en arrivant bien en avance pour ne pas être stressé. Cela reste un tournoi. Tout peut se passer très vite. On ne sait jamais.
Raconte-nous ton Main Event. Tu avais quasi 3 fois l’average vers la fin du Day 2. Te mets-tu à rêver?
Le Day 1 était incroyable. J’avais Humberto Brenes à gauche, Vanessa Rousso en face, Ilan Boujenah et David Levi à table. L’ambiance à table était juste géniale. On a ri durant 10h de poker. Je n’avais pas l’impression de jouer un Main Event, mais un tournoi caritatif chez moi. Tous les days étaient différents. Le Day 1 c’était la bonne humeur.
Le Day 2 j’ai eu des supers configs. Je touche une fois brelan de J contre les As en face qui n’arrive pas à lâcher le coup. Tu prends confiance et après tu oublies que tu joues le Main Event.
J’étais bien dans mon tournoi oui. Puis j’ai perdu 40K un peu bêtement sur un coup qui n’était pas nécessaire, mais je termine quand même le Day 2 avec presque 2 fois l’average avec 150 BB.
T’es-tu mis à rêver de devenir un November Nine ?
Non, absolument pas. Le Day 3 s’est un peu moins bien passé. J’ai pris plusieurs sales configs, JJ contre QQ deux fois de suite, les QQ contre KK. Je me prends une horreur avec brelan de 9 floppé contre couleur runner-runner, la moitié de mon tapis y est passé. Et après c’est devenu très compliqué à gérer. J’avais deux joueurs qui jouaient très très bien à ma gauche qui ne me laissaient pas respirer.
Quand tu prends conscience au Day 3 que tu es bientôt payé mais que tu n’es pas bien en stack, tu veux juste passer la bulle. J’ai fait un truc que je n’avais jamais fait dans ma vie : j’ai foldé toutes les mains durant 3h. J’étais card dead donc ce n’était pas trop compliqué. On a calculé avec les potes le nombre d’éliminés par heure. J’ai passé la bulle avec 3 BB. C’est à l’inverse de ma vision du jeu, mais là j’ai vraiment joué les 15’000 dollars La réalité de l’argent prend le dessus sur le plaisir et la compétition. C’était fabuleux quand la bulle a pété.
Du milieu du Day 3 jusqu’à la bulle, c’était les 3 pires heures de ma vie au poker. Le Main Event était fabuleux à vivre.
As-tu buy-in direct?
J’avais prévu 9 tournois principaux pendant ces semaines à Las Vegas pour un total d’environ 23’000. J’étais stacké à 40%. J’ai payé direct, mais j’étais stacké une partie. Je n’aurais probablement pas payé direct sans être stacké. C’est quand même 10’000 sur un tournoi. C’est une sacré pression. Je l’avais aussi cette pression, mais c’est différent.
Tu as pensé à tes stackeurs avant la bulle?
J’y ai pensé à 150 places de la bulle.
Est-ce que cela a influencé ton jeu?
Disons que j’avais vraiment envie de faire cette place payée. On a beaucoup discuté sur notre groupe whatsapp. Ils m’ont mis zéro pression. Ils ont été absolument géniaux. La pression tu te la mets tout seul. Tu penses aux $15’000. Il fallait aussi prendre en considération les taxes. Ils te prennent 30% à partir de $5’001 de bénéfice. Du coup tu fais tes comptes. Tu fais le calcul et tu te dis que si tu foldes toutes tes mains durant 3h, tu es quasi assuré de prendre $15’000. Mais c’était dur.
As-tu une anecdote un peu croustillante à une table de poker?
En arrivant dans les couloirs du Rio pour le Day 1, mon pote me dit “hey regarde, il y a Humberto Brenes”. J’arrive à la table et Brenes vient s’asseoir à ma gauche. Arrive à ma droite un pote de Brenes. Cela fait 30 ans qu’ils jouent au poker ensemble. Autant dire qu’ils se sont envoyés des fions durant 10h.
J’étais au milieu, je suis rentré dans leur jeu avec David Levi. On riait parce que lui n’était pas du tout connu à Las Vegas (NDLR : 3,8 millions de gains en carrière tout de même!). Je lui disais “si Brenes est connu c’est à cause de son petit requin”. Levi plaisantait en disant “tout le monde fait des photos avec lui, mais personne avec moi!” Du coup on fait une photo lui et moi et je lui tape sur l’épaule en lui disant “donne-moi les $20 que tu m’avais promis.” On s’est balancé des fions toute la journée comme ça.
Ce qui m’a surpris le plus, c’est que quasiment tout le monde montrait ses mains, y compris les pros de la table. Il y avait encore Ilan Boujenah à table, Vanessa Rousso. C’était surprenant.
Tu te disais pas qu’ils montraient les mains pour en tirer avantage plus tard?
Je n’ai pas senti ça comme ça. Mais je me suis aussi dit ça au début. Brenes a montré je pense 100% de ses mains. Ilan Boujenah a dit un truc très très juste. Il a dit “le Day 1, c’est le check-day et le Day 2 le bet-day.” Je me suis rendu compte que le Day 3 c’est le 3bet-day (rire). C’était vraiment impressionnant l’évolution du jeu jour après jour. C’est vrai que cette table était rigolote. Il y avait tous les fans de Vanessa Rousso qui lui demandaient de prendre des photos avec. Elle gardait son calme malgré les sales coups qu’elle a enduré ce Day 1. Chaque fois elle se levait, faisait un sourire. Assez cool de sa part.
A propos de Vanessa Rousso, tu lui as craqué les as avec 5♣ 6♣ , juste?
5♦ 6♦ pour être précis. On avait décrété avec Brenes que les carreaux faisaient plus souvent flush (rire). Il a gagné un coup contre Levi avec K♦ T♦ de carreau et j’ai dit “c’est normal c’était en carreau”. Il m’a dit “enfin quelqu’un qui a compris que les carreaux c’est mieux que le reste”.
La main ou je craque les as de Vanessa Rousso n’est pas moche en soi. On est en blinds 75-150. Elle open 400 en early. Payé par MP, moi j’ai 5♦ 6♦ au bouton. Je décide de payer pour aller voir le flop. Q74 rainbow. Elle fait un petit bet à 600 dans un pot à 1450. Je décide de call. Vient un 3 à la turn, j’ai nuts. Elle bet 1300, je relance à 3800. Elle décide de call. La rivière c’est une brique, elle check, je mets un très gros barrel et elle call avec ses as. Oui, je lui craque les as, mais le coup n’est pas extraordinaire.
Avec 3 ITM en 5 tournois des WSOP tu dois sans doute être satisfait…
Oui, c’est vrai que c’est pas mal. Mais j’ai également disputé 3 tournois au Venetian et j’y ai fait aucun ITM. Ma room de misère (rire).
Est-ce qu’un joueur t’a impressionné plus qu’un autre?
Oui, il y a deux joueurs qui m’ont impressionné, mais je n’ai pas les noms. Un Suédois et un Américain. Deux jeunes grinders online. J’ai senti qu’ils avaient un edge sur moi. Je me suis dit que je n’allais pas les affronter sans les cartes. Le seul moyen de leur prendre des pots, c’était de les push all-in. Ils savaient bien que je n’allais pas jouer mon Main Event sur un move. C’était compliqué à jouer. Ce n’est pas arrivé souvent, mais j’ai senti qu’il n’y avait rien à faire. Juste attendre, faire le nit jusqu’à ce que la table casse.
Es-tu un joueur différent? As-tu beaucoup appris de ton séjour à Las Vegas?
J’ai beaucoup appris au niveau discipline de jeu à Las Vegas. Tu es obligé de te discipliner si tu restes autant de temps là-bas. Tu peux jouer 24h sur 24 si tu veux. Il y a du cash game partout, il y a des tournois partout. Il faut être discipliné au niveau du jeu. Tu peux gambler, t’amuser, mais cela devient vite un gros problème financier. C’est ce qui m’est arrivé au tout début de mon Las Vegas.
J’avais prévu « que » $3’000 pour le cash game. J’avais en revanche un budget assez conséquent pour le séjour avec des gros buy-in pour les tournois et je jouais du cash à $1-$2. Tu perds vite la valeur de l’argent, tu y prends à la légère et j’ai perdu $1’200 en 4 jours en faisant n’importe quoi. Je jouais beaucoup trop de coups, beaucoup trop large. Je payais des relances à $10 je m’en foutais et je me suis trouvé à perdre des gros pots stupidement.
J’ai dû me reprendre en me fixant l’objectif d’être positif à la fin du séjour. Ce n’est pas forcément évident. Cela demande beaucoup de discipline. J’ai beaucoup appris. Après, il est vrai que le jeu américain est différent que chez nous en Europe. Ils sont beaucoup plus en pot control, les moves sont classiques. C’était bien de jouer plusieurs tournois avant le Main Event pour prendre ses marques, s’habituer et aborder plus sereinement le tournoi. Quand tu joues un tournoi comme celui-là, tu rencontres des joueurs incroyables. Il faut prendre toute l’expérience qu’on peut. Cela m’a beaucoup appris au niveau du jeu.
Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui s’apprête à faire son premier Las Vegas?
Je lui dirais de se fixer des objectifs avant. Tu peux tout faire à Las Vegas. Tu peux partir 10 jours pour le poker et en fait tu passes 10 jours à faire la fête. Cela dépend de la personnalité de chacun. Je me rappelle de ma première fois à mon arrivée, j’étais surpris. Cette ville est tellement excitante. Il y a tout à portée de main. Tu peux jouer au poker 24h sur 24. On n’a pas cette offre poker chez nous. Tu peux changer de room 10 fois par jour. C’est impressionnant. Il y a des tournois partout tout le temps, il y a du cash game partout tout le temps.
L’idéal est de partir avec quelqu’un qui est déjà allé à Las Vegas qui pourra te donner des conseils sur place. Il ne faut pas te laisser déborder par cette excitation de trop vouloir jouer. Prends du temps pour toi en allant voir des spectacles, te balader. Il y a plein de coins sympas à visiter en dehors de Las Vegas à une heure de route. Cela fait du bien de sortir de la ville, de cette frénésie.
Comment définirais-tu ton style de jeu?
Je pense que j’ai énormément serré mon jeu depuis environ 1 an. J’étais un joueur assez agressif à l’époque. J’ai appris à mieux jouer short stack, j’ai appris à mieux gérer l’expérience tournoi. Tu évites de t’envoyer en l’air avec 20 big blinds. Tu apprends à gérer ton stack, à gérer ton tournoi sur le long terme et pas seulement sur des mains spécifiques. J’ai une assez bonne vision de la table. J’essaie de réduire les 4bet light. Je passe très peu de bluff dans les tournois, en tout cas pas sur des gros pots. J’essaie d’être un joueur assez solide. Tight-agressif. Je suis capable de folder pendant une heure, cela ne me pose plus soucis maintenant.
Qui est ton joueur préféré?
C’est toi Didier ! (rire)
(rire) Ok, alors ton deuxième joueur préféré?
Après toi tu veux dire? (rire) J’adore Jason Mercier. Il est extrêmement bon dans énormément de variantes, cela montre sa connaissance du poker. C’est un joueur serein, calme. Il n’est pas exubérant. J’aime beaucoup ce qu’il dégage. Sinon, j’ai adoré passer le Day 1 avec Humberto Brenes. Ce n’est pas mon joueur de poker préféré, mais en terme de personnalité, c’est quelqu’un d’extraordinaire. Sinon des gars comme Daniel Negreanu ça reste des stars. J’aime beaucoup aussi Dzmitry Urbanovich. Il y a aussi un gars comme Fedor Holz qui run tellement bien ces temps. Voilà. J’aime bien les personnalités. Ils sont tous tellement forts. Après… cela dépend de la confiance en soi, du run du moment.
Est-ce qu’il y a une personne que tu aimerais que l’on interview?
Alexandre Luneau. C’est pour moi indéniablement le meilleur joueur français actuel et sans doute l’un des 5 meilleurs joueurs du monde. Il a un niveau de réflexion impressionnant. Ça peut être super intéressant si tu arrives à choper une interview de lui.
Et vous?
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