On le malmène et on le dorlote. On le déteste et on l’adore. Qui? Le fish pardi ! Voué à se faire manger tout cru, le fish fera don de ses jetons à qui saura le manier. La première étape consiste à l’identifier. Nous avons compilé 11 façons de le repérer.
Comment reconnaître le fish de la table au poker?
1. Le fish joue beaucoup trop de mains
Le fish va chercher des raisons de rentrer dans les coups. Il ne prendra jamais en compte toutes les fois ou il ne touchera pas les cartes, ou encore les fois ou il touchera mais sera derrière. Etant donné qu’il joue de manière passive, il a finalement peu de chance de remporter des coups. Il ne se pose pas les bonnes questions preflop. Il se dira preflop qu’il n’est pas mal avec son K♣ 6♦ car il peut jouer 2 quintes. Ce qui est vrai. Il peut jouer 2 quintes, 2 couleurs et 2 carrés.
2. J’ai un as, je suis fort
Le fish va payer un 3bet avec A♥ 7♠ hors de position. Jamais il va se dire qu’il est derrière et ne joue peut-être qu’une seule carte face à un meilleur as. Pire, il risque de payer des mises au flop et à la turn avec hauteur as en se disant « si je touche mon as je suis fort » et il touchera finalement un 7 et tu n’oseras pas mettre ton 3e barrel en bluff. Tu le détestes.
3. C’est le roi du donkbet…
Vous relancez en MP avec Q♠ J♠ . Fish défend sa big blind. Flop A♥ 6♣ 3♣ . Fish donk bet à la hauteur du pot. Vous couchez votre main. Il montre un brelan de 6. Il est sympa Fishou. Sans son donk bet, vous auriez fait une mise de continuation et vous auriez perdu bien plus… .
4. …et l’as du limp-call
Le fish relance très rarement. Il va surtout rentrer dans les coups en limpant. Le fish joue de manière passive, mais il est surtout collant. S’il aime sa main et a décidé de rentrer dans le coup preflop, il va y rentrer coûte que coûte. Peu importe la hauteur de la relance. Il payera et deviendra un expert dans « l’art » du limp-call.
Rappelons qu’il y a deux manières de remporter une main au poker. Soit en montrant la meilleure main, soit en faisant abandonner tous les adversaires. En jouant de manière passive, vous vous enlevez la possibilité de faire abandonner vos adversaires. Vous partez au petit bonheur la chance en vous disant « pourvu que je touche !« . Autant dire que vous êtes mal barré. Petite parenthèse pour les joueurs en ligne qui possèdent un tracker. Vous reconnaîtrez les joueurs larges-passifs à la grande disparité entre le VPIP et le PFR.
5. Il la sentait…
Après une ouverture de UTG et d’un 3bet du CO, Fish défend sa grosse blind avec K♠ 8♠ . Le flop lui est plutôt favorable : A♠ J♠ 6♥ . UTG check, CO mise 2/3 du pot, Fish paie. UTG fold. Turn 2♠ , donnant les nuts à Fish. Fish donk le pot. CO fold. Fish retourne fièrement sa main et dit « Je la sentais. ». Un joueur lui fait la remarque « UTG ouvre, un gars 3bet et toi tu paies avec K♠ 8♠ ? Tu te dis pas que tu es derrière? ». Fish répond « Si elles ne sont pas assorties, je ne paie pas ». Limpide.
6. Il est amoureux de TPTK
TPTK c’est l’abréviation de Top Pair – Top Kicker. Par exemple, si vous avez A♠ J♣ sur un board J♠ 8♥ 6♣ , vous avez la top pair et le meilleur kicker possible, l’as en l’occurrence. Il ne couchera jamais cette combinaison. A savoir et à exploiter si vous avez deux paires ou mieux. Il vous payera jusqu’au bout du monde. Miam miam.
7. Il fait des mises démesurées
Blinds 100-200, Fish relance à 2400, soit 12 BB. Heu… comment dire… fold. Tout le monde couche sa main et Fish ramasse les blinds et il retourne A♠ A♣ . Il se justifie : « Je me les fais tout le temps craquer, alors je préfère assurer. » Prodigieux. Vous vous retenez de rire. Mais vous êtes sympa alors vous acquiescez. Un peu par compassion.
8. Le fish paie tout
Faîtes connaissance avec Jean-Michel Sishtouche. Jean-Michel a l’habitude de payer tous ses tirages, peu importe la notion de cote. Il payera rubis sur ongle. Même si c’est un tirage quinte par le bas, ou un tirage ventral et qu’il y a en plus une possibilité de couleur sur le board. Il se dira « Si je touche, je suis fort. » C’est vrai, si tu touches tu es fort. Malheureusement tu ne toucheras pas souvent. Et les fois ou tu toucheras, il y a un risque conséquent que tu sois face à une combinaison encore plus forte. Il se dira qu’il n’a pas eu de chance. Pas grave, il y a un distributeur de billets au coin de la rue. Heureusement.
9. Il montre ses cartes quand il n’en a pas besoin
Il arrive d’avoir un joueur à table qui montre ses cartes perdantes au showdown quand il n’en est pas obligé. En agissant de la sorte, il recherche deux choses. De la compassion et la validation des joueurs autour de la table qu’il a joué correctement. La seule chose qu’il valide est qu’il est le fish de la table.
10. Il manie les jetons comme s’il avait des moufles
Bon ok, ce point est un peu tiré par les cheveux. Je l’avoue, je l’ai mis pour rigoler. Mais c’est vrai que parfois le manque de dextérité de certains joueurs en maniant leurs jetons peut faire sourire. C’est limite attendrissant. Cependant, plusieurs joueurs online qui ne jouent quasiment jamais en live ont de la peine avec les jetons. Mais ils peuvent être des adversaires redoutables techniquement.
11. C’est quoi la position?
Le fish est là pour jouer et ce quelque soit sa position. Pourquoi? Il n’a aucune notion de l’avantage de jouer en position au poker. Il va limper en début de parole et relancera parfois au bouton s’il a une belle main. Pour le reste? Notre nouveau meilleur ami jouera de manière passive et directe. Il misera s’il touche. S’il ne touche pas… il ne mise pas. S’il a un petit quelque chose, il vous payera jusqu’au bout. Encore autre chose. Il ne bluffera quasi jamais.
N’en voulez pas au fish
Oui, parfois c’est énervant de se prendre des horreurs par le fish de la table. Cela étant dit, c’est énervant de se prendre des horreurs tout court. Que ce soit face à un fish ou un shark. Mais il y a une bonne nouvelle. Le fish vous rendra cet argent à un moment donné, parfois même avec un intérêt. L’objectif du poker n’est-il pas de gagner de l’argent? Avez-vous plus de chance de gagner face à des mauvais ou des bons joueurs? Face à des mauvais, évidemment. A vous de vous adapter à vos adversaires en exploitant leurs faiblesses.
Et vous?
Voilà, vous savez comment repérer le fish. Comme dit la maxime « Lors d’une partie de poker, si vous n’arrivez pas à dire qui est le pigeon de la table, il y a de bonnes chances que ce soit vous ».
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